« La maison Nucingen » est un roman d’Honoré de Balzac écrit en 1837, d’abord paru en feuilleton dans La Presse, puis édité en 1838. Le roman fait partie des Scènes de la vie parisienne. Au départ, Balzac voulait l’intituler La haute banque.
Ce court roman a un objectif simple : la description des conditions au baron de Nucingen, juif alsacien né sans un sou, d’acquérir aussi rapidement une telle fortune. Balzacs’inspire de plusieurs modèles, dont le baron de Rothschild, le banquier Laffitte, et le banquier Beer Léon Fould.
La structure du roman est assez simple, et ferait presque penser à du théâtre, ou à un dialogue romanesque à la façon du Neveu de Rameau, cynique et désintéressé par la morale ambiante : quatre journalistes éméchés ont une conversation dans un restaurant. Ils évoquent l’ascension de Rastignac, qu’il doit entièrement à Nucingen, dont il eut la femme pour maitresse. De là, il en arrive à raconter l’histoire de Nucingen, l’expert des fausses faillites. Le baron devra sa fortune à des spéculations dont on décrirait ainsi le mécanisme : il fait monter des actions qu’il a achetées au prix bas, puis simule une faillite, conduisant à l’écroulement de leur valeur, avant de les racheter au prix bas, puis de les laisser remonter.
Balzac n’éprouve pas beaucoup d’amour pour les spéculateurs, en fait des manipulateurs, ou des escrocs comme Nucingen, mais il n’en admire pas moins le génie. « La maison Nucingen » est aussi l’opportunité pour l’auteur de réaliser un véritable traité de manipulation financière, formidable document sur l’activité boursière de la première moitié du Dix-Neuvième siècle.
©Les Éditions de Londres